De la terre et de l’argile, du fil de fer rouillé, de la corde de chanvre et des cerceaux de métal servent à la création de cette installation dans le parc telle une sculpture en suspension. Ces matériaux chers aux créateurs me servent ici à les évoquer et à les invoquer en cette nuit blanche !
Je veux rendre ici un hommage aux artistes extraordinaires que j’ai pu rencontrer en tant qu’artiste et plus tard comme président de l’association des Ateliers d’Artistes de Belleville. Ceux que j’ai le plus admirés pour leur oeuvre et leur poésie naturelles, j’ai toujours aimé les sculpteurs pour leur franchise et leur manière de faire avec les éléments et la nature.
Je pense tout naturellement à René Coutelle évidemment avec son physique à la Rodin qui travaillait du matin au soir en extérieur entouré de ses élèves un peu plus haut dans la rue de la Mare. Bachir sculpteur aimant le bronze et poète à ses heures, toujours prêt à rire dans son petit atelier romantique dans un passage de la rue de Ménilmontant. Xavier de Mirbeck comme un passeur de rêve et souffleur de verre de la rue des Cascades exprimait la poésie quand il parlait du feu de la création au sein de la maison de Casque d’or. Betty était la beauté et la fulgurance égérie de tout un quartier et de tous les milieux, elle était cracheuse de feu et chanteuse de rue, vivait dans un autre temps avec son accordéonniste à la Forge de Belleville, lorsqu’il s’agissait d’un squatt d’artistes. Parmi ces êtres chers une figure de la grange aux Belles Eduardo Albergaria a travaillé pour la galerie de l’association était le représentant généreux du plus beau squatt d’artistes qu’il m’ait été donné de connaître avec tous ces personnages bigarrés.
Texte pour la nuit Blanche 2021 au Parc de Belleville