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Biographie

« Et celui qui, souvent, a choisi son destin d’artiste parce qu’il se sentait différent, apprend bien vite qu’il ne nourrira son art, et sa différence, qu’en avouant sa ressemblance avec tous. L’artiste se forge dans cet aller retour perpétuel de lui aux autres, à mi-chemin de la beauté dont il ne peut se passer et de la communauté à laquelle il ne peut s’arracher ».

Discours de Suède d’Albert Camus lors de la remise du prix Nobel, 1957 NRF Gallimard



Olivier DE SCHRYNMAKERS, artiste plasticien, je travaille en France et habite à Paris. L’essentiel de mes travaux est visible sur instagram ARTCONTRECULTURE.

J’ai eu cette chance d’avoir différents ateliers tous plus extraordinaires les uns que les autres : tout d’abord dans l’Hôtel particulier de la maîtresse du roi Louis XIV rue du Temple, actuellement la galerie Marian Goodman ; quelques années plus tard, aux Métallos, autre lieu historique, ancienne usine Couesnon d’instruments de musique à vent. Ce bâtiment de 2000 m2 est acheté en 1936 pour être le siège du syndicat de la métallurgie CGT. J’y établis mon atelier avec le graphiste Claude Baillargeon. Cet atelier, anciennement l’auditorium, est devenu par la suite une salle de préparation à l’accouchement. Salle liée historiquement à la maternité des Bluets, réputée pour être la première en France à pratiquer l’accouchement sans douleur.

Également en résidence d’artiste à la Forge, aujourd’hui, la Villa Belleville, ancienne usine transformée en lieu artistique au cœur du quartier, entouré d’artistes dont John One. J’ai eu la chance de rencontrer Jacques Villeglé, Jérôme Mesnager, Misstic et bien d’autres artistes tout au long de ma carrière, du sculpteur René Coutelle au souffleur de verre Xavier de Mirbeck. J’ai également été en résidence à l’EAC, Espace de l’Art Concret à Mouans-Sartoux près de Cannes, lors de la construction du nouveau musée qui accueille une importante collection, celle de Sybil Albers et Gottfried Honeger pour qui j’ai travaillé.

Ma démarche artistique a toujours été axée sur l’idée de liberté de création que ce soit pour le choix des matériaux, des médiums ou des thèmes choisis. Très jeune attiré par la peinture, selon les découvertes du moment, j’ai aimé aborder de nouvelles techniques et créer des séries. J’utilise le médium que j’estime nécessaire pour mon expression ou mes intuitions. J’ai longtemps exercé un travail en entreprise en alternance avec des pratiques artistiques. Ayant une pratique professionnelle, depuis une trentaine d’années sur des supports variés, j’ai pratiqué la peinture à l’huile avant de travailler d’autres techniques : le collage, la digigraphie, la sérigraphie, la gravure sur bois, la photographie, la peinture acrylique sont passés entre mes mains selon les périodes de créativité. La photographie reste un domaine que j’exploite encore assez peu malgré un fond d’archives personnelles de plus 100 000 photos argentiques et numériques.

Faire de l’estampe une sorte de carnet de bord intime, y consigner mon observation du monde et réfléchir aux projets futurs, telles sont les limites des matériaux que j’expérimente. J’ai récemment retravaillé le collage pour une nouvelle série, suite à une accumulation depuis des années d’anciens papiers et de documents récents. Après avoir peint de grandes toiles, je me suis astreint à pratiquer sur format A4 une série de 350 collages. Par l’intermédiaire d’une nouvelle résidence pour artiste, j’ai pu imprimer en digigraphie, un choix restreint de ces collages.

La sérigraphie est aussi pour moi le moyen de développer un journal, à partir d’un ancien registre, qui évolue d’année en année, avec un mélange de dessins, sérigraphies et collages. Lors de certains hivers trop froids à l’atelier, je me lance dans des croquis imaginaires aux encres de couleurs au stylo plume et encre de chine sur d’anciens cahiers de cours d’informatique. J’utilise le papier sous toutes les formes quand elles ont une histoire passée ou simplement par recyclage. Fasciné par la lumière des vitraux, les dessins sur papier, et la gravure sur bois m’exercent à ce désir de création sur vitrail qui force aux contrastes. En ce moment ce sont des panneaux de bois qui m’ont fait revenir au désir fort de retravailler la peinture à l’huile.

Né d’un père belge écrivain et d’une mère allemande, traductrice de Paul Celan, j’ai toujours vécu dans un Paris populaire, les Halles de Paris avant sa démolition, le Marais insalubre avant sa recomposition, puis à Belleville lors de la défense du quartier pour finalement résider à Ménilmontant. Porté par une soif de liberté et d’amour de la peinture, en plus d’être gaucher le goût de la solitude m’a instinctivement conduit à une certaine marginalité. Né en Allemagne de nationalité belge, naturalisé français, issu d’une famille étrangère et éclatée, j’ai ressenti fortement la nécessité d’être de quelque part.

La vie m’a conduit à Belleville et a constitué un point de repère essentiel dans mon parcours artistique. La destruction de mon atelier dans un ensemble de constructions anciennes, proche de là où vécut Edith Piaf, a été le point de départ de ma démarche artistique pendant quelques années. De la démolition de mon atelier transformé en terrain vague à la récupération de matériaux, mon travail axé sur la disparition et la mémoire évolue vers un retour à la peinture que j’ai toujours considérée comme le cœur des arts visuels. Utilisant le lieu au cours de sa dégradation, mon travail s’est axé sur la mémoire d’un quartier populaire et multiculturel ; il est devenu partie intégrante de certains de mes projets artistiques. J’ai conçu plusieurs années de suite mes installations au mois de mai pour les Portes Ouvertes des Ateliers d’Artistes de Belleville; alors que je demeurais sur place ancré dans ce lieu, mon travail évoluait en même temps que le site. Après la démolition des bâtiments, j’ai continué d’y réaliser certaines de mes installations accompagnées parfois d’une danseuse et d’un chorégraphe. Après avoir exposé pendant plus d’une décennie, je me suis révélé comme artiste total en me donnant toute la liberté de création, et des racines face à cet exil intérieur en finissant sur d’imposants projets de 1000 m2. J’y ai construit avec une équipe des installations de grands formats photographiques, (Le cercle infernal, Mariée avec la mort). Par la suite un projet chorégraphique s’est réalisé à Tokyo au Japon avec la troupe d’Arisaka.


Devenu président de l’association des Artistes de Belleville, je me suis engagé dans la conception d’une galerie associative en réalisant moi-même les travaux, et permettre ainsi à tous les artistes d’exposer régulièrement. À cette période, j’ai été mandaté auprès du Ministère de la Culture Française pour la défense des artistes plasticiens, je l’étais également auprès de lieux alternatifs reconnus comme la Grange aux Belles et la Miroiterie. Avec l’espoir de favoriser la liberté de création, une fragile fraternité des artistes m’a fait penser plus souvent à créer un mouvement artistique qu’à exposer mon travail dans des lieux plus officiels. Cet idéal ne m’a jamais totalement quitté.


Après avoir suivi les cours d’Anselm Kiefer au Collège de France et visité les ateliers de Barjac et de Croissy Beaubourg, cela a été pour moi une véritable révélation intellectuelle et esthétique en concordance avec les thèmes de mes recherches artistiques. Depuis lors, j'exerce dans un atelier de la ville de Paris au 43 rue des Panoyaux, à Ménilmontant. Mon besoin de créer demeure cette conquête aride et mystérieuse qui dépasse les codes du milieu de l’art contemporain où se noient les sirènes de la mode. C’est la raison pour laquelle j’expose de façon périodique.


« Il leur a fallu se forger un art de vivre par temps de catastrophe, pour naître une seconde fois, et lutter ensuite, à visage découvert, contre l’instinct de mort à l’œuvre dans notre histoire.

Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être bien plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse ».

Discours de Suède d’Albert Camus lors de la remise du prix Nobel 1957 NRF Gallimard



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