Ma vision de l’art commence très jeune, lorsque je dessinais enfant sur des centaines de feuilles, jusqu’à l’adolescence où je me mets à la peinture à l’huile reproduisant sur une même toile, un poisson bariolé ou un paysage.
Une copie de Claude Monet, un personnage de Jérome Bosch, puis à partir de mes dessins, des images que je qualifierai de surréalistes. Images torturées et apocalyptiques en cette période sombre de l’adolescence où je peins une planète en pleine explosion avant de découvrir Francis Bacon qui me fascine.
Le Louvre et les cours de dessins autant que les musées ont toujours fait partie de mon cadre de vie. Mais les questionnements à propos de l’utilité de l’art m’ont poursuivi toute ma vie et ont parfois freiné mon élan vers la création.
Le surréalisme a été longtemps pour moi un phantasme pour ce qu’il avait de collectif ; réunir à la fois les poètes, les musiciens, les peintres, les modèles et les sculpteurs dans une frénésie créatrice, une émulation collective, a été longtemps un rêve que j’ai à plusieurs reprises tenté de réaliser.
D’abord avec un groupe d’amis, surnommé les Poy Poy destroy, dont j’étais le scribe, ils déclamaient suivant leur inspiration et je transcrivais et interprétais dans des carnets bien remplis.
Des collectifs d’artistes, que ce soit à la Forge, auprès de la Grange aux Belles, à l’Hôpital Ephémère où les Ateliers d’Artistes de Belleville et bien d’autres encore me faisaient rêver à ce foisonnement qu’André Breton distillait autour de lui.
C’était comme un idéal de fédérer les artistes de différentes disciplines, de vivre cette émulation entre les artistes et surtout de créer en toute liberté. Cette liberté essentielle pour l’artiste, facilement muselée par les goûts et les formats des institutions. Cette quête de l’art, cet élan pour la création se sont avérés une nécessité, par un besoin de beauté et de vérité.
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